Fin de résidence, chiens, taches et suivre le dessin

Fin de résidence, boîtes et retour à la maison. Petits dessins d’agenda comiques, plusieurs chiens (et un chat, quand même), un champs et des dessins qui décident tout seuls!

15 avril – Falaise

Je suis à ma dernière semaine en résidence de création, au Sea Shack pour travailler sur mon livre À l’enverre. :)
Aujourd’hui, Rolando Segura, photographe (et ami) qui collabore avec moi sur le projet était sur place pour immortaliser l’espace de travail et le dessin en nature.

Je l’amène sur la plage du Sea Shack. J’ai envie d’essayer de dessiner la magnifique falaise.
(que j’avais déjà dessiné cet automne, d’ailleurs, mais de l’autre côté. Là, je veux faire celui avec tout pleins de trous étranges et magnifiques)

La falaise est immense. Impossible de la rentrer dans un carnet
Donc, je prends mon plus petit carnet ahah
(Peut-être pour que ce soit moins intimidant ? ou parce que je me perds moins dans les détails, dans un petit carnet, la composition est plus facile, car tout est plus petit)

crédit photo (tellement trippante) : Rolando Segura

(À noter que toutes les photos sur le billet sont de moi, sauf quelques unes, de Rolando, que je vais les identifier dessous, même si c’est évident, la différence entre mes photos amateures et les siennes ahah Je mentionne ça, car je ne voudrais pas que vous pensiez que les photos pas belles sont de lui ;) hihi )

Note à moi-même, que je me fais souvent : Quand la nature est trop belle est funky, je comprends pas pourquoi je m’entête à essayer de la dessiner ahah Elle est déjà parfaite de même.

J’ai quand même vraiment aimé tenter le coup et dessiner à l’aveugle les contours. J’aime vraiment cette méthode et la sensibilité que ça donne au trait.
Mais j’ai pas réussi pantoute à rendre le motif de fou des trous dans la falaise. Mais j’aurais peut-être dû me concentrer seulement la dessus, de plus près, et pas me perdre dans tout ce qui est autour.
Next time !

J’ai fini mon dessin et je remarque que Rolando est parti dans un trip artistique de photographie. Je lui laisse cet espace, faut jamais interrompre le flow artistique !! C’est tellement précieux quand ça passe :)

Et je prends mon carnet rose, format paysage, que je prends rarement, mais qui est toujours intéressant, car ça chamboule toujours un peu, de changer autant le ratio hauteur-largeur. Ça amène des possibilités différentes, même si ce n’est pas mon format préféré.

Je continue dans la même veine : Tracer les contours de ce que je vois, à l’aveugle (ou à 50% à l’aveugle)

Et puis, c’est moi qui entre en « transe » créative. Et Rolando s’approche .
Je me souviens l’avoir entendu s’exclamer : « Woah, la silhouette de ton corps, ta position, est pareille à celle de la falaise derrière »

J’avais hâte de voir la photo, mais mon dieu.
Je ne m’attendais pas à un résultat aussi trippant.
MERCI ROLANDO !!!

crédit photo (tellement trippante) : Rolando Segura

Ça représente tellement bien, en plus, comment on se sent, quand on dessine, en nature. Que tout disparaît, qu’on fusionne.

Retour aux photos moches aha

Ici, je regrette un peu d’avoir rajouté une trame et des détails, dans les montagnes derrière la falaise. C’était plus joli juste la ligne de contour. Mais comme Rolando prenait des photos, je me sentais comme obligé de continuer. Mais faut écouter sa petite voix, quand un dessin est fini, c’est mieux d’arrêter et de ne pas le surdessiner. La simplicité est toujours plus gagnante que trop de détails, je trouve. Mais le carnet reste un terrain d’apprentissage et d’exploration, le but, c’est pas de faire des chef d’oeuvres, mais d’avoir du plaisir et essayer des choses.

16 avril – J’ai tué mon pouce

Je sais pas où est-ce que je ne me suis PAS rendue compte que malgré que je ne peux pas faire de livre, aux crayons de bois, je me suis retrouvée à faire un livre aux crayons de bois ?
(et avec des petits bouts de craie Neocolor)
Et quand je dessine, avec ces 2 outils (que j’adore d’amour tendre et compulsif), je PÈSE très fort.
C’est plus beau comme ça, je trouve.
(Au grand désespoir de mon corps. Mon goût d’un certain esthétisme me tuera)

Et là, ces derniers jours de colorisation trop trippants, j’ai écrasé tout ce qu’il y avait à écraser sur le bout de pouce et HOP, une NOUVELLE PLACE où j’ai mal dans ma main.
* applaudissements *

Je trouvais néanmoins les petits dessins de personnifications du pouces très drôles, alors les voilà :P

18 avril – Minuscule

DERNIER JOUR DE RÉSIDENCE !!
Le livre avance bien ! Mon objectif est de finir la moitié du livre (30 pages), avant de partir. Et pour finir la moitié, je dois me rendre à la fin de la scène, qui se passe dans la cours de récréation. (+ la première page, avec le bordel, que j’ai remis à plus tard, car difficile à dessiner)

Je dessine l’une des dernières cases, qui contient tout pleins d’enfants.
C’est beaucoup de travail, mais je réalise toujours à quel point j’aime dessiner en MINUSCULE !!!

Mes doigts, à côté, qui sont de petits doigts, soit dit en passant, car je suis petite. Pour vous donner une idée de l’échelle :P

(La vie serait si facile si au lieu de faire pleins de cases, avec pleins de détails, je ne faisais qu’un dessin par page ou par double-page. Et si je m’arrêtait au 32 pages, qui est la norme ahah Mais bon, c’est malheureusement pas dans mon ADN)

(Mes mains, mon dos, mon cou et mes mâchoires font dire qu’elles trouvent pas ça drôle)

19 avril – Chat

J’ai fini les boîtes, aujourd’hui, tout chargé, fait la route, déchargé les boîtes, retrouvé la famille, je suis brûlée.
Passé à 2 doigts de pas faire de dessin du jour.
Et quand ça arrive, je me raccroche à mes objectifs de départ, d’il y a presqu’un an : baisser la barre.
Un tit dessin, rapido (2 minutes max) dans l’agenda, assis, dans la salle de bain et hop, le dessin est fait et la culpabilité est partie se promener ailleurs.

(J’ai rajouté la couleur quelques jours plus tard, avec un surligneur)

20 avril – Promener son chien

J’ai fini de défaire mes boîtes, tout est réinstallé à sa place.
Et surtout, j’ai tout réinstallé PAREIL comme c’était à la résidence, des fois que je réussisse à continuer le livre, dans le brouhaha de la vie à la maison.

(Bon là, y’a beaucoup de stock, mais tout ce qui est à portée de main est installé pareil comme à la résidence :P )

Je sors mes pages pour commencer une case, mais je bifurque vers un carton, qui traînait.
J’ai envie de tester le paint stick fluo, par dessus le carton, car à mon souvenir, ces crayons sortent bien sur le carton. Finalement c’est bof, mais un dessin est commencé !

J’improvise, je me laisse guider par ce qui apparaît. Je joue avec les crayons déjà sortis pour le livre. Les mêmes crayons, les mêmes outils, la même palette de couleurs.

Je garde aussi un peu la même technique, pour le décor et les maisons derrière, sans pratiquer, je continue de pratiquer :P
Sans continuer le livre, c’est comme s’il continuait quand même.

21 avril – Le plus beau champs du monde

Essayer de graver ce souvenir, avec les enfants, des voisins et leur chien, dans le plus beau champs du monde. Jamais autant regretté de pas avoir amené mon appareil photo.

Mais j’ai pris des photos dans ma tête, et j’ai tenté, le soir, sans vraiment réussir, de redessiner ce beau moment, avec ces perspectives incroyables. Heureusement, c’est pas loin, j’vais pouvoir y retourner :)

Et le dessin, même s’il n’est pas comment ce que j’avais entête, il me rappelle ce beau moment et c’est l’essentiel.

(Je suis contente de comment j’ai capté le mouvement du chien, à droite, de mémoire)

(Dessiné avec des crayons Neocolor II que j’avais mis de côté, il y a quelques semaines, quand je m’étais fait un outil à palette de couleurs :P Yé ! J’aurais jamais utilisé ces couleurs ensemble, sinon )

21 avril – Taches

Après le dessin du champs, j’ai eu envie de continuer avec la palette que j’avais en main !

Je vais vous confier quelque chose, je suis plutôt radine, avec mon matériel.
Je n’aiguise jamais mes Neocolor (ni mes gros woody), pour pas les gaspiller
C’est niaiseux, je sais.
(J’aime quand même aussi que ça soit grossier et que ça m’oblige à pas aller en détails)

Mais en résidence, à un moment, j’avais pu le choix, j’ai eu besoin d’aiguiser des Neocolor.
Et pour pas gaspiller (mmfhh), j’ai pris les aiguisures et je les ai étendu avec les doigts dans des pages de carnet.

Et j’ai testé avec l’eau aussi. Pour faire des fonds, pour d’éventuels dessins
Ça pas donné de quoi de très beau … J’étais déçue, sur le coup.

Y’avait des textures intéressantes, mais les pages sont pas belles

Et j’ai fait une page de taches, aussi, pour me consoler d’avoir GASPILLÉ des pages de carnet (haha).

FAQUE ce soir, j’ai essayer de les utiliser pour faire de quoi de beau. J’ai commencé par la plus belle page. celle des taches.
DES TACHES !!!
Aaaawww, j’aime tant ça, faire des taches.
Tellement, que j’ai une page consacré qu’à ça.
Et aussi un exercice créatif.

Et bon, on dirait que j’ai une p’tit thématique chiens, depuis 2 jour, donc j’ai VU UN CHIEN. (celui à gauche)

Et puis j’ai vu pleins de singes, d’autos et de choses avec des toupets (gens, chiens, singes)

Une page pas belle de moins dans le carnet ! :D
(Même si elle, elle était pas si pire )

21 avril – Suivre le dessin

La plus pas belle, c’est elle :

Après les taches, je l’ai regardé et on dirait que j’ai ENCORE vu quelqu’un qui promène son chien.

Alors j’ai rajouté un peu de couleurs (toujours avec la palette de couleurs de Neocolor du dessin du champs), autour du personnage, pour le faire plus ressortir, mais en gardant la texture dessous. Et son chien, il avait plus l’air d’un genre de cochon ou un monstre trapu.

J’ai continué, en rajoutant des couleurs pâles ou foncées, derrière, pour souligner la forme, la faire ressortir.
Puis la texture de l’arrière, me faisait penser à des gens, une foule, qui marche, derrière, comme sur une place centrale, dans une ville.

J’ai continué, comme ça, de juste me laisser guider par ce que le dessin voulait dévoiler.
Et ça a donné un dessin vraiment différent de ce que je fais d’habitude. Quelle expérience !

22 avril – Nouvelle case

Utilisé encore la technique de l’ami-miroir pour avancer une page de plus, au livre, même si je suis revenue :) C’est tellement hot, ça marche VRAIMENT !

(J’ai vraiment de la misère à prendre en photo des dessins avec du plomb, y’a toujours trop de reflets, mais heureusement, quand c’est scanné, la couleur noire reste noire et sans reflet)

(J’avais un nouvel objectif, finir cette page et la page suivante, pour le livre-prototype que je vais imprimer aux enfants qui ont participé au projet, mais j’ai eu un reality check juste après, de tout ce qui reste à faire pour entrer dans l’échéancier, donc une seule case de plus ce sera :P )

23 avril – Dialogues d’agenda

Hier, j’étais sur le bord de m’endormir. Enfin, à une heure raisonnable (et même plus tôt)
Mais j’ai pas fait mon dessin du jour.
Je me botte un peu les fesses, j’ouvre l’agenda et en griffonnant le plan très basique, de demain.
Je rajoute des poules, pas contentes que je réfléchisse à pas les sortir, (à cause que la dernière fois que je suis montée à Gaspé, ce temps-là de l’année, je suis revenue et un animal avait égorgé plusieurs poules, méga drame traumatisant). Mais elles aiment tant, se balader PARTOUT, avec le printemps qui vient d’arriver.

Et c’est la 2e journée de suite que je fais pas mes exercices (pour mes bras, cous, mâchoire, genoux, seigneur, je suis vieille).
D’autres personnages sont apparus. La fuite et la culpabilité.

Traduction :
– Pas d’exercices
– ENCORE ?
– Voui … Je recommence demain, promis.
– J’espère, sinon j’le dis au physio !
– Non, pas au physio !
– Et à l’osthéo
– AAAHHH

Et là, finalement, j’étais complètement réveillée (évidemment) et j’ai eu pleins d’idées pour mon livre, je me suis relevée pour aller les noter, parce que c’est mieux que de le faire dans ma tête pendant 2h dans le lit et je me suis couchée passée minuit, alors que je voulais me coucher à 21h. Oups.
C’est toujours un peu dangereux, de sortir l’agenda, avant de se coucher.
Soit ça aide, et ça sort les choses qui tournent en boucle dans la tête et ça les couche sur papier et on va mieux ensuite.
Soit ça réveille le démon-ami de la créativité.

(Ce serait un bon moment pour insérer mon texte « Tu te couches tard »)

Tu te couches tard

Ok, je suis game !

Je viens de vous l’enregistrer. (J’ai mal à la gorge, désolée)
C’est un texte écrit le 3 juillet, pendant mon défi d’un texte par jour, que j’adorais faire, mais que mes mains m’ont obligées à arrêter.

(si le son marche pas, clique ici (désolée, c’est nouveau, pour moi, le son))